15 photographies et textes.
Tirages d’exposition 122 x 90cm, jet d'encre et sérigraphie.
Tirages d’exposition 122 x 90cm, jet d'encre et sérigraphie.
Avec ma série Paysages Familiers, c’est directement à la notion de souvenir et de mémoire que je m’attache. Le lien qu'entretiennent image et texte est le noeud central de ce projet, car ces deux éléments se retrouvent sur la même surface, imbriqués l’un dans l’autre, à l’image du processus de mémoire.
Les images sont banales, vues à distance de lieux pauvres et âpres. Ce n'est plus la ville, pas encore la campagne, juste un entre-deux, qui devient espace du souvenir, champ perméable aux phrases qui s'y posent. Lieux d'enfances loin des clichés sentimentaux habituellement associés à cette période, j'ai arpentés ces terrains, recherchant des ambiances, des vides.
Les textes procèdent du même mouvement, ils restent volontairement sobre, se détachant de tout pathos. Ils racontent la misère familiale quotidienne. Pas de situation d'exception, pas de jugements, simplement des maux, des griffures que l'on accumule au fur et à mesure des années, de très légères traces qui ne s'effacent jamais.
Les textes procèdent du même mouvement, ils restent volontairement sobre, se détachant de tout pathos. Ils racontent la misère familiale quotidienne. Pas de situation d'exception, pas de jugements, simplement des maux, des griffures que l'on accumule au fur et à mesure des années, de très légères traces qui ne s'effacent jamais.
Au premier abord, face à l'image, on ne remarque rien, le paysage est morne, on le connait sans le connaître, on l'a vu mais on ne s'y arrête pas. Ce n'est qu'après un bref instant que le texte sérigraphié apparaît, au gré des reflets de la lumière. L’image devient image d’un souvenir, elle se charge d'une histoire intime. Les mouvements du spectateurs conditionnent l'apparition des mots, certains se dévoilent, d'autres restent illisibles, il est obligé de choisir entre le souvenir ou l'image du souvenir.
ll est placé face à un paysage qui lui cache des choses, il se doit de scruter ce territoire pour qu’il lui révèle ses secrets. Le texte apparaît par bribes et vient habiter le lieu, lui conférer un caractère nouveau. Métaphore du souvenir, cette série nous plonge dans un constant va et vient entre un territoire et une réminiscence de ce territoire, qui en plus d’être un espace tangible, devient le miroir des interrogations de chacun.