Né en 1982 à Tours, Lionel Pralus vit à Lille. Diplômé des Arts décoratifs de Paris en 2008, il co-fonde la même année le collectif Faux Amis avec Lucie Pastureau et Hortense Vinet.
Seul ou au sein de son collectif, il alterne résidences d’artistes, projets personnels et projets pédagogiques.
Les questions de la mémoire individuelle et collective sont au centre de ses questionnements.
Dès mes premiers travaux, je me suis attaché à la question du récit en image. Le récit familial tout d’abord, l’intime comme une peau retournée qui nous renvoie à notre propre histoire. Un passage du commun à la banalité universelle. Ces recherches passaient par l’utilisation du texte, associé à l’image, le texte comme support narratif, mais aussi comme matière plastique, travaillée sur un pied d’égalité avec les photographies.

Enfant des périphéries et des terrains vagues, revient en pointillé dans tous mes projets une attirance pour les espaces indéfinis et pauvres, en attente d’une identité. Ces lieux deviennent espaces de projection pour la pensée. Me décollant peu à peu du réel, j’aime à glisser vers la fiction, brouillant les pistes et ré-inventant des histoires.
Ce rapport aux histoires et à leurs sens multiples m’a amené à travailler avec d’autres images que celles que je produisais : images d’archives, images du web, pour en changer la signification, voir pour les réutiliser dans de nouvelles photographies. C’est ce potentiel narratif qui m’intéresse, qui va au final amener le spectateur à revoir ses connaissances, à se laisser transporter, sans se poser la question du vrai et du faux.

Il s’agit souvent de construire ma propre géographie d’un lieu qui m’est inconnu. C’est ainsi que mon approche de la photographie est déterminée par la déambulation, les rencontres. J’arpente un nouvel espace de façon à le découvrir, j’engage des conversations et j’ouvre des portes.
C’est une manière de focaliser mon attention sur des spécificités, des micros-détails qui ne constituent pas une vision exhaustive d’un lieu, mais qui contient sa part de véracité. Le vraisemblable nous amène alors à nous interroger, à regarder le quotidien sous un oeil nouveau, parfois teinté d’humour ou de dérision. 

De ma formation première en design, j’ai gardé une appétence pour la manipulation des matériaux et l’occupation de l’espace par le volume. Il m’est donc arrivé de travailler le texte sous forme d’installations dans des espaces naturels, dans un dialogue avec les lieux. Cette recherche de formes et ces manipulations de matières naissent du propos, ce sont des possibilités de développer le récit dans de nouveaux champs, d’intervenir dans le réel. Dans ces mutations, il s’agit de faire parler les images, les espaces et ceux qui s’y trouvent, de proposer une lecture ouverte à la projection de chacun(e).

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