Loïc Lavoye / maraîcher / Marais de Guînes / 12 octobre 2023 J'ai obtenu ce terrain par la mairie qui voulait y implanter du maraîchage bio. L'association Terre de Liens m'a accompagné dans ce projet, il y a tellement de choses à savoir, de réglementations à respecter. J'ai passé un an à préparer le terrain, à observer comment tout ça vivait. Puis j'ai commencé à planter, avec l'aide des ânes. Ici je n'ai pas de machines, c'est eux qui font tout. Parfois ils se laissent bien tenter par un poireau mais ils ont l'habitude. C'est un lieu vivant, tout le monde est le bienvenu. Mon rôle est aussi de permettre aux habitants de découvrir comment poussent mes légumes, ça crée du lien. On est en plein marais, l'eau est partout autour de nous. En ce moment, en pleine inondation, on fait ce qu'on peut, le terrain est complètement sous l'eau et on s'y balade en barque... Les ânes vont bien, on a réussi à les bouger à temps.
Raphaëlle Macaire / Ligue de Protection des Oiseaux / Vigneau de Licques J'ai intégré la LPO Audomarois en 2008. Très vite j'ai fait partie du conseil d’administration de cette association et j'en suis devenue vice-présidente en 2011.
Sur le terrain, je participe à des suivis de nichoirs à effraie et à des poses de nichoirs à chouette chevêche. Je fais aussi du suivi d'espèces. C'est vrai qu'on voit beaucoup moins d'oiseaux qu'avant, ça m'effraye lorsque je vois des champs comme ça, nus à perte de vue.
Nous avons mis en place le réseau SOS Faune Sauvage avec une animatrice chargée de gérer plus de 300 achemineurs bénévoles pour le transport d'animaux blessées vers les centres de soin. Nos objectifs restent la connaissance de la faune et de la flore, la sauvegarde des populations et de leurs écosystèmes et la sensibilisation auprès du public.
Jean-Marc Demiautte / concepteur de machines artisanales / Moulin de Bouquehault On peut dire que je suis collapso, oui. Qu'est-ce qu'on fait pour limiter la casse ? On se prépare, on doit s'adapter. Mon boulot c'est de concevoir des machines. Je pense qu'il faut relocaliser les échanges et les productions. Dans mon « appartelier » je crée des machines pour de petits paysans qui font du blé localement. Ils reprennent des variétés anciennes, ils font leur propre pain, le revendent et ils s'en sortent. J'ai fini mon premier moulin durant le confinement, j'ai mis au point une brosseuse, ça vaut 8000 € normalement. Le blé est brossé, nettoyé de ses impuretés, des larves qui y sont naturellement présentes, avant de passer au moulin. J'ai mis mes deux premières machines à vendre sur le bon coin, c'est parti tout de suite ! J'en suis à ma 18ème fabrication.
Stéphanie Noyon / animatrice nature à la Maison de la Nature du lac d'Ardres Ici c'est un peu un jardin sauvage de plantes médicinales. A l'origine, il a été créé par le professeur André Caudron, un pharmacien. Depuis vingt ans, je gère ce jardin et je mène des ateliers de sensibilisation à la nature, à la biodiversité. Je fais découvrir les vertus des plantes et je valorise les techniques médicinales traditionnelles. Je laisse les plantes s'associer ou s'éloigner, à leur guise et il y a aussi des échanges qui se font dans le sol. Je ne perds pas de plantes, mais parfois on a du mal à se faire un chemin pour placer les étiquettes. La nature, c'est tout ce qui nous échappe.
Habitant à Guines durant les inondations de novembre 2023.
Didier Buche, agent d’exploitation du service d’eau potable des Eaux de Calais. Nous sommes en charge des infrastructures en eau potable. Ici, pour le Pays d'Opale, nos ressources se trouvent essentiellement à Guînes et Ardres. Calais, Sangatte, Coquelles et Coulogne dépendent de ces forages, ce n'est pas pour rien qu'on parle « d'or bleu ». L'année dernière, on a eu un épisode de sécheresse très important, toute la façade littorale reste en déficit hydrique, il est primordial pour nous de protéger la qualité de l'eau de ce champ de captage, c'est une ressource irremplaçable. Ici dans le marais de Guînes, il s'agit de forage artésien, l'eau jaillit d'elle-même. Il y a une couche d'argile qui crée une nappe. Suite aux épisodes d'inondations, en deux semaines, le niveau des nappes est monté de 4 à 10 mètres. Nous restons très vigilants à ce que l'eau reste potable, en réalisant des analyses bactériologiques rapides et par mesure de précaution, en augmentant légèrement la chloration de l'eau.
Homme à la pelle / association d'insertion OPUR / aux abords du Marais de Guînes Je fais partie de l'association OPUR, on m'a redonné une chance, j'ai fait quelques trucs qu'il fallait pas... On s'occupe de chantiers d'extérieur, en utilisant le moins possible de machines, dans le respect de la nature. Suite aux inondations on nous a demandé qui était volontaire pour venir ici, aider comme on peut, pour que les riverains s'en sortent. J'ai accepté tout de suite, je suis humain !
Bruno Demilly / Maire de Campagne-lès-Guînes / vice-président de la CCPO référent environnement et lutte contre les inondations Si ça n'avait été que la tempête, mais il y a eu les pluies torrentielles. Les sols sont arrivés à saturation. Dans ma commune nous avons eu la chance de ne pas avoir d'habitations touchées, par contre les routes et les bas-côtés ont été bien endommagés. Il y a de nombreuses études en cours et les premiers rendus nous ont permis d'identifier des secteurs prioritaires. Nous avons de grands chantiers à lancer, mais les contraintes administratives sont lourdes et cet aspect n'est pas toujours facile à faire entendre. On a aussi une trentaine d'agriculteurs à convaincre et sur ces 30, certains ne sont pas partants pour installer des fascines ou planter des bandes enherbées. J'ai bon espoir qu'on finisse tous par s'entendre et qu'on change certaines pratiques.
Ludwig Zoonekynd / Parc pédagogique du marais de Guînes Nous recueillons des animaux de ferme abandonnés ou qui ne sont plus désirés. Nous avons tout fait nous-mêmes ici. L'enjeu c'est de sensibiliser les plus jeunes mais aussi les adultes au respect de la nature et de l'environnement. Sous tous ses aspects, la faune et la flore. Avec les inondations, nous avons été totalement submergés, nous avons quitté notre maison qui était sur le même terrain pour être logés à l'hôtel. Les animaux ont été évacués en urgence à droite à gauche, notamment dans la cour de l'école la plus proche. Nous venons de lancer une cagnotte pour reconstruire ce refuge qu'est le parc pédagogique. Il est totalement dévasté... Ce sont 150 animaux qui ont besoin d'un lieu de vie, les enclos sont à refaire, l'infirmerie, la terrasse... On ne baisse pas les bras, on s'accroche.
Souffle, aux abords de Campagne-lès-Guînes
Christophe Eblagon / animateur agroécologie et lutte contre l’érosion des sols Parc Naturel des Caps et Marais d’Opale et Symvahem L'idée c'est de ne pas avoir de terre à nu, par exemple ici c'est un couvert d'interculture diversifié, c'est un couvert qu'on sème un jour après avoir récolté le blé. J'anime un programme de lutte contre l'érosion et le ruissellement. J'accompagne des agriculteurs volontaires dans cette démarche vers un changement de pratiques. C'est de l'agro-écologie, on tend à la conservation des sols. Ça passe par une rotation raisonnée des cultures, moins de labour des sols et une couverture végétale. Les plantes rendent différents services écosystémiques jusqu'à la prochaine implantation. Là dans le bouquet il y a du trèfle, de la vesce, du tournesol et de la phacélie.
Elisabeth Frot / Responsable du service environnement à la CCPO Nous sommes dans une crue historique et il n’est pas question d’imaginer les conséquences du dérèglement climatique mais de le vivre… la mémoire du risque fait partie de la résilience. Il faut être conscient de la vulnérabilité et s’adapter afin de prévenir le risque ou de réduire ses conséquences.
Béatrice et Ludovic Baroux / Vanerie – pressage de pommes et gîtes / Brêmes
Béatrice : Nous sommes en plein travaux. Dans ce corps de ferme qui a appartenu à mes parents, nous aménageons des gîtes de la façon la plus écologique possible.
Ludovic : Nous avons suivi des ateliers autour de la limitation des déchets et ça a été comme un déclencheur pour nous. Ici, les enduits sont en terre crue, l'isolant en fibre végétale. Pour l'eau nous allons mettre en place une phytoépuration, c'est un bassin avec des roseaux qui filtrent les eaux usées.
Béatrice : C'est aussi un lieu qui vie déjà avec nos autres activités, Ludovic a sa micro-entreprise de pressage de pommes, avec des fruits venant de particuliers et de producteurs locaux. De mon côté, j'ai débuté la vannerie et j'ai installé mon atelier dans la maison de mes parents. On teste des plans d'osiers dans notre jardin, c'est un lieu d'expérimentation !
Ludo vélo / atelier de restauration et location de vélos / Guînes Nous récupérons des vélos destinés à la casse. C'est leur 2ème ou 3ème vie. On a un partenariat avec les déchetteries. C'est une association familiale, mon fils, ma femme et moi. Le principe de base c'est le recyclage, on remet les choses en état pour les revendre à un prix juste. C'était ça ou la poubelle. Des personnes nous amènent aussi leur vélo à réparer, pour des bricoles et on propose des cycles en location. Au mois de mars, ça fera 4 ans que l'on fait ça.
Couple d'habitants / Alembon
Ça ne s'arrête plus de couler, depuis des jours... On a mis des sacs de sable, une pompe, on a tout déplacé, mais l'eau passe partout.
Le plus dur c'est de recommencer tout le temps : nettoyer, mettre à sécher. Puis ça recommence, comme ça trois fois de suite, les nerfs en prennent un coup. Ça nous travaille la nuit, on ne pense plus qu'à ça.
Regardez, c'est grand soleil et pourtant ça dévale les escaliers.
Roland Vasseur / apiculteur / Ardres / 10 oct 2023 Avec mon collègue on se relaie tous les jours en ce moment pour tuer les frelons asiatiques. Vous voyez les abeilles se mettent en grappe à l'entrée de la ruche pour se défendre. Là, il y en a un qui se met en vol stationnaire... Il vient d'en attraper une ! Il n'y en avait pas autant l'année dernière, hier on en a attrapé 125, on a rempli un bocal avec. Bon, ça a l'air de se calmer.
Edouard Leleu / Brasserie La Risquette / Fiennes Je brasse depuis mes années de fac. Je suis brasseur récoltant, ça veut dire que je fais de la bière avec mes propres céréales. Nous sommes 8 ou 9 à le faire dans le Nord-Pas-de-Calais. Dans cette ferme on a été en polyculture durant 130 ans. Il y a eu jusqu'à cinquante bêtes lorsque mon père a repris l'exploitation. On vient d'arrêter les vaches laitières, mais on a réutilisé tout ce qu'on a pu pour la brasserie, comme ici le quai de traite. Après dix années comme conseiller bancaire sur Lille je me suis décidé à créer ma propre brasserie, c'était il y a deux ans. Depuis je n'ai pas arrêté, on a même fait un événement sur la ferme l'été dernier, avec un concert dans la cour. Ça a été un franc succès, j'aimerais bien faire revenir du monde dans les fermes.
Olivier Larue / Entreprise Récup' bois / Landrethun-lès-Ardres / 12 oct 2023 Un jour où je me promenais j'ai vu une haie qu'on brûlait, pour s'en débarrasser, quel gâchis... A l'époque j'élevais des veaux et je me suis dit que ça serait une bonne idée de réussir à chauffer l'eau qui maintenait le lait à température autrement. J'ai vu une émission sur Las Vegas, en plein désert, des plantes protégées à leur pied par des copeaux de bois, ça a été le déclencheur. On m'a conseillé sur l'installation d'une chaudière à copeaux, je peux y mettre du résineux, tout ce que les gens ne veulent pas. Je les débarrasse gratuitement et je fais des copeaux. Je chauffe toute ma maison et je revends en gros ou en détail des copeaux aux particuliers, aux entreprises, etc. Avec l'interdiction des herbicides pour les particuliers, ça a marché tellement bien que j'ai arrêté l'élevage, ça me laisse plus de temps pour aller faire de la planche à voile !
Virginie Jullien / Epicerie solidaire mixte / Guînes Jusqu'en septembre 2022 nous étions une épicerie sociale, puis nous sommes devenus un lieu mixte. Nous avons des clients bénéficiaires et des clients solidaires, ainsi c'est moins stigmatisant. On fait la promotion de produits locaux, de qualité et très abordables. Je vais à la rencontre de tous les producteurs que nous choisissons. Je paye les œufs 19 centimes, je les revends 19 centimes. Nous dépendons de la collectivité, nous ne faisons pas de bénéfices. Nos actions ne se limitent pas à l'épicerie, nous organisons des ateliers culinaires, 105 sur l'année ! Mais aussi de la sophrologie, des activités physiques adaptées, des randonnées pour les usagers... Tout ce qui a un rapport au bien-être et à l'hygiène de vie.
Gwenn Herriau / Croix Rouge / lac d'Ardres Je suis ancien fusilier marin, maintenant bénévole à la Croix Rouge. Je suis venu de Rennes pour apporter mon soutien aux habitants sinistrés. On offre un café, on aide à déblayer ou à déplacer des choses. On écoute aussi, c'est important.
Constanza et Camille, Jardin des Noires Terres / maraîchers / Balinghem Nous sommes botaniste et écologue de formation, mais nos grands-parents étaient agriculteurs. On fait du bio, mais le but c'est vraiment de ramener les gens aux saveurs du potager, il y a des choses fragiles qu'on ne peut goûter que dans son jardin. Par exemple on a 25 variétés de tomates, 8 variétés de piments, pour avoir des légumes bio à un prix accessible, mais parfois aussi des produits plus rares à trouver, comme les pommes de terre bleues du Chili. C'est presque plus stimulant que la recherche scientifique qu'on faisant auparavant, c'est du calcul au quotidien, ce n'est pas du chamanisme. On a pris le parti de ne pas prendre de paillage en plastique, de ne pas désherber, d'utiliser l'eau du marais pour arroser. Dans notre génération, c'est rare d'avoir un couple qui vit seulement de cette activité, c'est notre pari, vivre dignement de ce qu'on fait.
Une élève du Lycée Agricole de Coulogne.
Lou-Anne Webber / élève au Lycée Agricole de Coulogne Je suis arrivée en seconde dans ce lycée afin d’obtenir le BAC STAV (science et technologie de l’agronomie et du vivant), pour me permettre de faire un travail en lien avec les animaux. Je souhaiterai travailler dans les services vétérinaires et alimentaires pour le ministère de l’agriculture. Je pense m’orienter vers un BTS production animale, puis éventuellement une licence en biologie.
Ce qui me tient à cœur c'est la protection des animaux.
Le bouleversement climatique est à mon sens une préoccupation majeure. En effet, l’ensemble de la vie sur la terre en est impacté, que ce soit la faune, la flore ou bien encore nous, les humains. Nous sommes directement concernés par ce changement climatique et nous en sommes les principaux responsables. En prenant tous conscience de ça, nous pourrons réussir à atténuer notre impact et protéger ce que la Terre abrite. Nos actions auront un impact majeur pour les générations à venir.
Bauduin Butor / Bouco Rando / ici au lac d'Ardres De septembre à juin, nous sommes environ une quinzaine de marcheurs à nous réunir les dimanches. Nous avons 27 adhérents de 11 à 90 ans. J'ai fait le chemin de Compostelle, 1850 km en 3 ans. A pied, on ne remarque pas les mêmes choses qu'en voiture, on se penche sur les petits détails, on écoute. Ici par exemple je venais y jouer lorsque j'étais gosse. Avec mon métier, je suis toujours dehors, j'en ai besoin, j'aime ça ! On va prendre ce chemin, c'est joli par-là, il y a des nénuphars. Ah non, on ne peut pas passer, il y a trop d'eau...
Dorothée Jelonek / sylvothérapeute – Le sens de la forêt / ici en forêt de Guînes J'ai depuis toujours un lien avec la nature. Toute petite déjà je le sentais, fort. Ce que je propose à ceux qui viennent à moi, c'est de se connecter à la nature, seul, en groupe, peu importe. C'est une source de bienfaits, qu'ils soient physiques ou psychiques. Après un burn-out, j'ai décidé de changer de voie et lors d'un bain de forêt à Chamonix, ça a été une révélation, ma place était là, au milieu des arbres. Mais à chaque fois que je vais en forêt, je me fais autant de bien que ceux que j'accompagne, on est dans l'énergie des arbres. Il se passe parfois des choses assez étranges, dures à expliquer ou à raconter. Les chênes par exemple c'est spécial... j'ai déjà vécu de drôles de trucs avec eux.
Nathalie Piquet / enseignante de SVT en collège / collège de l'Europe / Ardres Il me semble primordial de sensibiliser, d'éduquer les élèves aux problématiques liées au changement climatique : en les connectant à leur environnement et aux enjeux du territoire, notamment avec le projet d'aire terrestre éducative mené avec la municipalité d'Ardres et EDEN 62. Ce sont les acteurs, les citoyens de demain, il faut donc éveiller leur conscience, leur faire comprendre les mécanismes, les enjeux auxquels ils devront faire face à la fois pour leur vie personnelle mais aussi pour éveiller des vocations. Il faut qu'ils intègrent cette dimension à leur choix professionnel. C'est ce que nous faisons au collège depuis plus de 15 ans car nous travaillons autour des 17 objectifs du développement durable (ODD) dans de nombreuses disciplines, le collège est labellisé E3D et éco-collège.
Guillaume et Hélène Fouble / épicerie paysanne - Ferme du Bout du Breuil / Hermelinghen Nous sommes spécialisés dans l'élevage des vaches laitières et des vaches à viande. Depuis 2016 nous sommes certifiés bio, on en avait marre d'utiliser des produits phyto. En 2016, nous avons créé une épicerie paysanne dans laquelle nous vendons nos produits : la viande, des œufs, des pommes de terre, du lait cru, des variétés de blé ancien et aussi des produits d'une trentaine de partenaires locaux, la plupart en bio. La vente en direct, ça permet de limiter les intermédiaires, on propose de la qualité et financièrement on s'y retrouve plus. On vient de démarrer un partenariat avec la cantine scolaire de Caffiers et avec une AMAP près de Saint-Omer. Cette vache ça fait des années qu'on l'a, je ne m’en séparerai jamais, je l'ai promis à ma fille... Allez viens ma belle !
Vincent Pilon, Chargé de Mission / Eden 62 / ici au Marais de Guînes Eden 62 est un syndicat mixte lié au département qui s'occupe des espaces naturels sensibles. Nous avons une mission de sensibilisation par des actions pédagogiques ainsiqu’un rôle de préservation du patrimoine naturel par un suivi écologique et une surveillance de certains sites. Je m'occupe du secteur Calaisis sud et Boulonnais et je suis accompagné de trois gardes nature et d'un animateur nature et forêt. Ici au Marais de Guînes, il s'agit d'une zone endiguée, on doit donc gérer le niveau de l'eau. Ça passe par l'entretien des fossés, c'est visible au cœur des marais, il y en a entre sept et huit kilomètres. Jusqu'ici le marais absorbait l'eau, mais là... On laisse aussi volontairement une mosaïque végétale, des zones plus denses et d'autres gérées en éco-pâturage, avec notre cheptel propre ou par des éleveurs avec des moutons, des chèvres, parfois des vaches highland jusqu'en octobre. Durant les inondations on a perdu aucune bête, on en a évacué certaines en barque, notre parking a été transformé en étable.
Jérémie Boulogne, Garde Nature Départemental / Eden 62 / ici au Marais de Guînes