Désordre ordinaire, 2020

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Durant un mois j'ai été accueilli à l'UGECAM de Vendin-le-Vieil (62), en janvier 2020. J'y ai rencontré les patients et le personnel soignant de la SAAS, structure alternative d'accueil spécialisée ayant pour mission la réhabilitation sociale de patients porteurs de psychoses chroniques non évolutives.
Je suis allé à leur rencontre, j'ai pris le pouls de l'établissement, observé son fonctionnement et petit à petit je me suis fait accepter. Au fil des échanges et des rencontres, l'envie a germé de parler autrement de ces patients qui au premier regard ne sont que des êtres en souffrances, assommés de médicaments. Quels sont leurs rêves, leurs plaisirs, comment montrer cette part d'humanité qui parfois leur est refusée ? Dans cette démarche, c'était aussi l'acceptation de leur délire, part importante de leur quotidien.
Suite à plusieurs entretiens, j'ai proposé aux patients de se mettre en scène, dans un moment tourné vers eux et pour eux, les mettant en valeur aux yeux des autres, à leurs propres yeux et enfin face aux soignants ; les photos étant affichées au fur et à mesure dans le service. Les membre du personnel (aide soignant(e)s, infirmièr(e)s, éducatrices et personnel d'entretien) m'ont accompagné tout au long du projet et c'est tout naturellement qu'ils ont été intégrés aux images, se prêtant au jeu, mettant en lumière une facette de leur travail et de leur personnalité.

J'ai souhaité mettre en scène ces personnes, malades mentaux et soignants, eux qui sont souvent à huis-clos, qu'on montre peu ou qu'on accepte peu, eux qui vivent dans ce désordre ordinaire de l'être.


les patients


les soignants